14 Mars 2020
3 minutes pour comprendre les métiers, traditions et symboles des bâtisseurs de cathédrales
Publié le 14 Mars 2020 @ 10:09:00 , contient 87 mots
Mon nouveau livre, 3 minutes pour comprendre les métiers, traditions et symboles des bâtisseurs de cathédrales, sera disponible au moment où nous célèbrerons le triste anniversaire de l'incendie de Notre-Dame de Paris. Vous pouvez découvrir son sommaire et en feuilleter les premières pages en suivant ce lien : https://fr.calameo.com/read/004884852c70f4c1a5ffe
Format 18,5 x 23,5 cm, cartonné, 160 pages. Très nombreuses illustrations en couleurs. Éditions Le Courrier du Livre.
Il est d'ores et déjà possible de le pré-commander à votre libraire habituel (prix public : 21,90 €).
Plus d'informations sur le site internet des éditions Le Courrier du Livre.
19 Décembre 2019
Le portrait du compagnon passant tailleur de pierre "Le Cadet de L'Isle", vers 1780
Publié le 19 Décembre 2019 @ 07:00:00 , contient 38 mots
[La recherche avance...] Portrait du compagnon passant tailleur de pierre « Le Cadet de L’Isle », né à L’Isle-sur-la-Sorgue (84) le 1er juillet 1710, décédé le 17 juillet 1802.
Source photographie : Wikipedia
Plus connu sous son nom d’état civil [lire la suite sur Facebook]
29 Novembre 2019
Décès du Pays Alain Bouchères, Agenais la Tolérance, compagnon boulanger.
Publié le 29 Novembre 2019 @ 09:14:00 , contient 58 mots
J'ai appris ce matin avec beaucoup de tristesse le décès hier soir d'Alain Bouchères, compagnon boulanger. Agenais la Tolérance avait contribué à plusieurs reprises au blog Compagnons & Compagnonnages par des photographies et des articles sur le passé compagnonnique de sa région. Je présente toutes mes condoléances à sa famille, à ses proches et à tous ses Frères.

17 Octobre 2019
Réédition des œuvres d'Alphonse Fardin, Normand le Bien-Aimé du Tour de France, compagnon cordonnier-bottier
Publié le 17 Octobre 2019 @ 07:38:00 , contient 396 mots
Sous le titre Normand le Bien-Aimé du Tour de France, compagnon cordonner-bottier, la collection “Les mémoriaux” dirigée par Nicolas Adell aux éditions Garae Hésiode vient de rééditer les œuvres complètes d'Alphonse Fardin (1859-1929). On y trouvera donc non seulement ses recueils de chansons compagnonniques, Le Conciliateur (1893), Les variétés de la lyre d'un poète-ouvrier (1882-1914) et Chansons choisies de mes œuvres et Fragments, chansons qui lui vaudront la célébrité dans les milieux compagnonniques, mais aussi ses pièces de théâtre et son récit autobiographique, Mes souvenirs du Tour de France (1924).
À l'origine initié dans la société de L'Ère nouvelle, Alphonse Fardin sera l'un des plus ardents fondateurs en 1889 de l'Union Compagnonnique des Compagnons des Devoirs Unis. Il éditera à cette occasion sa célèbre lithographie Le Temple compagnonnique, très largement inspiré de l'iconographie maçonnique (le Grand Orient de France accueillera le Frère Fardin pour en faire la promotion).
Quatrième de couverture :
« Je suis sans instruction, mais non sans inspiration », écrit Alphonse Fardin (1859-1929) qui a quitté les bancs de l’école à 11 ans et commence l’apprentissage du métier de cordonnier avec son père, lui-même compagnon et qui rapportait quotidiennement des anecdotes tirées de son Tour de France. A son exemple, le jeune Alphonse rejoint les compagnons de l’Ère Nouvelle, cordonniers-bottiers qui cherchent à "régénérer" le compagnonnage, et effectue lui aussi son Tour de France (1875-1881). C’est ce moment qu’il nous relate, au soir de sa vie dans un ultime cahier, près d’un demi-siècle après son départ du domicile familial d’Avranches. Car, entre-temps, Alphonse Fardin a célébré le compagnonnage, les ouvriers, le travail, la paix, l’union, la fraternité dans des registres très différents : poèmes, romances, chansons, pièces de théâtre. La plupart de ses textes sont demeurés inédits, bien qu’ils fussent connus et célébrés par ses amis compagnons qui en considéraient l’auteur comme un chansonnier de premier plan. Ce sont donc près d’un demi-siècle d’écriture d’un "poète-ouvrier" (comme A.Fardin aimait à se désigner, car il se voulait d’abord poète), qui nous est parvenu dans un coffre capitonné soigneusement transmis de génération en génération au sein de la famille Fardin, que ce volume expose. Occasion rare d’examiner les manières dont un "sans qualité" manipulait les registres du discours, avait le souci de soi pour pouvoir se soucier des autres et participer à l’élaboration du "progrès social". »
Un bel ouvrage de format 15 X 22 cm, 621 pages, quelques illustrations. Edité et commenté par Nicolas Adell et Martine Auroy-Nicoud.
En librairie ou directement auprès de l'éditeur : http://www.garae.fr/spip.php?article487
15 Octobre 2019
Pour en finir avec la vision fantasmée de l’opératif
Publié le 15 Octobre 2019 @ 06:00:00 , contient 973 mots
Je reproduis ci-dessous une contribution accordée le 13 octobre au blog maçonnique Hiram.be et touchant tout autant les recherches sur l'histoire ancienne des compagnonnages que celle de la franc-maçonnerie.
Certains des gentilshommes-maçons et savants écossais et anglais reconnus pour être les premiers francs-maçons spéculatifs au XVIIe siècle ont eu une expérience professionnelle liée à l’architecture, qu’elle soit pratique ou théorique. Le cas de Christopher Wren (1632-1723), architecte de la cathédrale Saint-Paul de Londres, est à cet égard exemplaire, de même que celui du savant et militaire écossais Robert Moray (v. 1607-1673), l’un des tout premiers initiés connus. Se mêlant d’ingénierie et de construction, ces premiers spéculatifs étaient-ils trop savants pour ne pouvoir être aussi considérés comme étant des hommes de métier ? Où se situe, en réalité, la frontière entre opératif et spéculatif ? Et possède-t-elle vraiment un sens à cette époque ?
L’admiration qu’il est de bon ton chez les spéculatifs d’avoir pour leurs ancêtres opératifs reste trop souvent entachée d’une forme assez palpable de condescendance : aux opératifs les talents manuels que l’on serait bien en peine de leur disputer, aux spéculatifs les connaissances intellectuelles qui manqueraient plus ou moins aux premiers. Or, à mon avis, pour progresser dans notre compréhension des racines historiques et symboliques de la franc-maçonnerie, outre de nouvelles ressources archivistiques, il nous faut également renouveler radicalement l’idée que l’on se fait des opératifs de cette époque déjà lointaine.
J’illustrerai cette tension entre l’opérativité fantasmée et l’opérativité réelle par la juxtaposition de deux images touchant à un thème symbolique fondamental, si ce n’est le thème fondamental par excellence du travail maçonnique, celui de la taille de la pierre brute pour la transformer en pierre cubique.
Dans la première image, célébrissime, celle de l’apprenti franc-maçon illustrant les « bibles » du symbolisme maçonnique que furent durant la plus grande partie du XXe siècle — et encore aujourd’hui — les ouvrages d’Oswald Wirth, on voit un apprenti pensif, armé d’un ciseau et d’une massette, devant un bloc de ce que les spéculatifs appellent sans réserve une « pierre brute »… mais que les tailleurs de pierre nomment plutôt une « patate » quand il est aussi informe, non équarri ! Si cet apprenti est, par hasard, un sculpteur génial qui s’ignore, peut-être en tirera-t-il quelque chose de décoratif à partir de sa simple intuition et de son imagination… Mais, sans épure ou projet précis, livré à lui-même, un apprenti tailleur de pierre n’en tirera assez probablement qu’un tas de gravier et non un bloc d’équerre susceptible d’entrer dans la réalisation d’un édifice ! L’apprenti de l’image de Wirth offre en fait une vision totalement fantasmée du maçon opératif. Si « tout n’est que symbole », comme on le dit trop souvent en manière de pirouette dans le contexte spéculatif pour réduire à néant la moindre critique, il n’en demeure pas moins qu’il est essentiel de se fonder sur des symboles qui soient respectés quant à leur sens premier. Sinon, pourquoi conserver ces symboles ? Je dis souvent que puisque nous en sommes à honorer des « patates » dans nos temples, peut-être serait-il plus efficient d’aller jusqu’au bout et d’alors remplacer la pierre cubique (autre symbole maltraité) par une barquette de frites siglée d’un grand M (pour Maçonnerie), cela afin d’illustrer beaucoup plus concrètement la transformation de la matière en pourriture (on aurait ainsi le 3e grade parfaitement intégré au 2e).
Trêve de provocation et d’humour : dans la réalité, les tailleurs de pierre travaillent plutôt sur les blocs déjà bien dégrossis en carrière (le poids augmente le coût du transport), c’est-à-dire sur des blocs « capables » dont les dimensions sont assez proches des blocs finis et dont ils tireront éventuellement ensuite des formes plus complexes que le cube ou le parallélépipède.
Sur la seconde illustration, provenant de L’Architecture des voûtes de François Derand, publiée en 1643, on voit quatre jeunes tailleurs de pierre, élégamment vêtus à la mode de leur époque, discuter de stéréotomie, c’est-à-dire d’application de la géométrie à la coupe des pierres, autour d’une épure déroulée sur un bloc de pierre. Leurs instruments, que l’on voit posés sur cette table à dessin improvisée, sont le compas, la règle et l’équerre, ainsi que le porte-mine et la plume pour dessiner. Car avant de tailler, encore faut-il pour un opératif disposer de l’épure de la pierre qu’il souhaite dégager de la matière brute, même lorsqu’il ne s’agit que d’une simple pierre « cubique ». À dire vrai d’ailleurs, tailler un bloc parfaitement cubique n’est pas du tout aussi simple qu’il y paraît. Ce qui est certain, c’est que la clé, c’est la géométrie et que l’apprenti tailleur de pierre ne peut s’en décharger totalement sur le compagnon qui dirige et surveille son travail… C’est à lui d’appliquer le trait sur la pierre avant que de se servir du maillet et du ciseau (et surtout du marteau taillant) ! En réalité, tailler la pierre brute, c’est moins transpirer à grosses gouttes qu’apprendre à réfléchir, à voir dans l’espace, à économiser la matière, le temps de travail et l’énergie… Comme l’illustre à la perfection cette gravure, nos quatre opératifs du XVIIe siècle sont tout d’abord de véritables spéculatifs ! Et même s’il s’agit bien sûr d’une « belle image », nos maîtres maçons, au sens primitif du terme, ne sont pas conformes du tout aux clichés ouvriéristes hérités du XIXe siècle (et eux-aussi nécessairement idéalisés) : ils portent vêtements à la mode et leurs instruments de dessin sont ciselés, manifestant la recherche d’un statut social le plus élevé possible. C’est au demeurant ce que traduisent explicitement les règlements et les usages des compagnons tailleurs de pierre français au XVIIIe siècle : ainsi, parmi les conditions pour être reçu compagnon figure, en bonne place, l’obligation de posséder un habit convenable.
La dimension intellectuelle est en réalité omniprésente dans la culture opérative des tailleurs de pierre et des charpentiers car, comme le disait déjà Anaxagore presque cinq siècles avant l’ère chrétienne, « l’homme pense parce qu’il a une main ». C’est bien pour cela aussi que les spéculatifs sont allés y prendre racine.
12 Juillet 2019
Démystifier les compagnons du Devoir. Interview de Jean-Michel Mathonière pour le site "Décoder les églises et les châteaux"
Publié le 12 Juillet 2019 @ 08:41:00 , contient 60 mots
J'ai accordé à l'excellent site "Décoder les églises et les châteaux" de Laurent Ridel une interview afin de démystifier certains points concernant l'histoire des compagnonnages.
Deux compagnons passants tailleurs de pierre débutent le rituel de la reconnaissance compagnonnique lors de l’arrivée en ville de celui qui est en habit.
Rôle des CPTDP d’Avignon, 1773. Archives départementales de Vaucluse. Cliché Jean-Michel Mathonière.
30 Avril 2019
Pétition appellant à soutenir l'appel des 1170 membres de la communauté scientifique internationale concernant la reconstruction de Notre-Dame de Paris.
Publié le 30 Avril 2019 @ 09:27:00 , contient 534 mots
Il n'est pas dans mes habitudes de relayer ici des pétitions. Mais il est des moments où il est indispensable de se mobiliser pour le patrimoine car, à mon avis, le projet de loi que l'on cherche à faire passer d'urgence pour le chantier de Notre-Dame et l'état d'esprit le sous-tendant sont de nature à causer des dommages tout aussi catastrophiques à terme que l'incendie de la cathédrale.
Je reproduis ci-dessous le texte intégral de cette pétition à mon sens non polémique et pleine de bon sens. Vous pouvez la signer sur la plateforme Change.org
Monsieur le Président de la République, Le Figaro a publié le lundi 29 avril une lettre ouverte signée par 1170 membres de la communauté scientifique internationale vous appelant à ne pas dessaisir les experts du patrimoine de la gestion sereine de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris et à renoncer à votre projet d'une loi d'exception visant à s'affranchir de tout ou partie des règles existantes quant à la protection du patrimoine.
Monsieur le Président, la France possède déjà une législation exemplaire et pionnière en la matière, que prolongent et complètent des chartes internationales comme celle de Venise et diverses actions de l'UNESCO sur le plan du patrimoine culturel.
Monsieur le Président, la France possède également des institutions d'excellence formant des spécialistes de la protection, reconnues internationalement et attirant des étudiants du monde entier, qu'il s'agisse des métiers de l'esprit ou de la main. Nous avons toute la main-d'œuvre nécessaire, depuis les cabinets d'étude jusqu'aux artisans parfaitement formés aux techniques les plus traditionnelles comme les plus modernes.
Monsieur le Président, passé la vive et légitime émotion devant ce désastre, gardons tous l'esprit calme et évadons-nous des calendriers autres que celui d'un chantier d’exception qui doit tout d'abord être parfaitement diagnostiqué quant à tous les dégâts subis, notamment par la maçonnerie qui dans sa minéralité est cependant un corps vivant, enfiévré et fragile, avant de pouvoir faire des choix quant au projet de restauration et établir un calendrier des travaux. Nul ne sait aujourd'hui si ce chantier durera 5 ans ou moins, 15 ans ou plus. Laissons le temps de la réflexion décider du temps nécessaire aux travaux et ayons tous un seul objectif, terriblement ambitieux celui-là : faire en sorte que ce chantier soit exemplaire, tant dans la qualité des travaux accomplis que comme laboratoire des techniques et des modes de transmission des savoirs-faire.
Nous demandons à tous les professionnels du patrimoine, qu’ils soient charpentiers, tailleurs de pierre, couvreurs ou de n’importe quel métier dit manuel, ou qu’ils soient conservateurs, historiens, professeurs d’architecture ou de n’importe quel métier dit intellectuel, de signer cette pétition pour se joindre à ces 1170 membres de la communauté scientifique internationale et épauler ainsi leur appel. Nous le demandons aussi à tous les amoureux du patrimoine, qu’ils soient partisans d’une reconstruction à l’identique ou bien de projets plus modernistes. Car dans tous les cas, ce monument phare qu’est Notre-Dame de Paris mérite l’urgence… d’une réflexion apaisée !
Merci Monsieur le Président de renoncer à votre projet de loi et de nous aider à réussir ce projet bien plus ambitieux dont l’humain sera la pierre angulaire.
Vous pouvez signer cette pétition sur la plateforme Change.org. Merci de la partager également le plus largement possible.
19 Avril 2019
Communiqué du Président de la Fédération Compagnonnique Nationale à propos d'un rassemblement de compagnons dimanche 21 avril suite à l'incendie de Notre-Dame de Paris
Publié le 19 Avril 2019 @ 17:52:00 , contient 585 mots
L’incendie de Notre-Dame de Paris a brutalement ramené au premier plan de la scène patrimoniale les compagnons « du Tour de France » ou « du Devoir ». Sous le coup de l’émotion, l’emballement médiatique et les réseaux sociaux ont produit une surenchère d’articles les concernant, mélangeant les aspects historiques avec les questions relatives à la formation et aux métiers manuels. Quelques compagnons ont par ailleurs largement contribué à "sourcer" des idées et des chiffres pour le moins erronés, où l’on saute sans preuve les siècles pour relier sans solution de continuité les bâtisseurs de cathédrales aux compagnonnages actuels, s’accaparant ainsi l’héritage prestigieux des Anciens sur le fond ambigu d’une sacralité des savoirs traditionnels.
© D.R.
Passé le choc émotionnel, et en attendant un article en cours de rédaction où je vous ferai part de mes réflexions quant à l'incendie de Notre-Dame de Paris et au rôle que pourraient jouer les compagnons dans sa restauration, je partage ici le communiqué suivant dont l'esprit est tout à fait conforme à ma pensée, rédigé par le président de la Fédération Compagnonnique Nationale à propos d'un rassemblement de compagnons prévu le dimanche 21 avril.
Jean-Michel Mathonière
À TOUS LES COMPAGNONS DE LA FÉDÉRATION COMPAGNONNIQUE
Copie aux présidents de l’Union Compagnonnique, de l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir, de la Confédération des Compagnonnages Européen.
Nous avons eu connaissance d’un projet de rassemblement des compagnons, suite à l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris, pour rendre hommage aux bâtisseurs d’hier et d’aujourd’hui, sur le parvis du monument dimanche 21 avril prochain, jours de Pâques.
Cette initiative louable, porté par des compagnons à titre individuel, montre bien l’immense émotion qui a touché l’ensemble de la communauté nationale et internationale, avec une intensité parfois accrue pour les hommes de l’art, descendant par leurs traditions des bâtisseurs de ces ouvrages symboles des capacités humaines en matière de savoir-faire et d’excellence.
Néanmoins, la Fédération Compagnonnique nationale ne s’associera pas à cette manifestation parce qu’aujourd’hui, dans l’effervescence médiatique, il ne lui paraît pas opportun de se livrer à une démonstration qui pourra être interprétée et commentée bien en dehors de la réalité de ce que les compagnons sont et font aujourd’hui.
Toutes les heures, de nouvelles hypothèses et propositions sont annoncées à grand renfort de média pour offrir des solutions réparatrices à l’immense blessure subie par ce monument.
Discrets par essence, et modestes dans leur posture, les compagnons se doivent de ne pas céder à cette déferlante qui risque de les présenter comme ce qu’ils ne sont pas et ce qu’ils ne veulent pas être.
Acteurs dans la cité, héritiers d’une tradition de bâtisseurs exigeante, ils seront bien-sûr présents au côté de tous les acteurs engagés pour relever le défi de la remise en état du monument, dès lors qu’un cadre défini sera proposé par les autorités compétentes.
En attendant, ils proposent de mettre leur engagement et leurs capacités au service des responsables du processus de sauvegarde et de réparation, et demandent à l’ensemble des décideurs à bien prendre en compte l’exceptionnelle opportunité que ce chantier à venir peut-être pour la jeunesse d’aujourd’hui et leur permette à travers la formation et l’emploi d’y être pleinement associés.
La Fédération Nationale s’est déjà régulièrement exprimée sur différents média présentant son regard et ses propositions doit rencontrer dès la semaine prochaine ses homologues des autres associations compagnonnique pour coordonner une réponse compagnonnique représentative.
Dans l’attente de nous retrouver dans les semaines qui viennent sur les « chantiers » qui nous occupent d’ores et déjà, recevez, chers compagnons nos salutations fraternelles.
Le président de la Fédération Compagnonnique Nationale
Jean-Michel DUTREY
11 Avril 2019
L'Album de dessin d'ornement d'un soldat belge interné en Hollande durant la Première Guerre mondiale (suite)
Publié le 11 Avril 2019 @ 07:32:00 , contient 63 mots
Pour visionner correctement l'intégralité des pages de l'album de cours de dessin d'ornement de Vincent Lembourg, réalisé de 1915 à 1917 dans le cadre de l'École de Travail du camp d'internement de Hardewyk (Harderwijk, Pays-Bas), vous pouvez désormais consulter ce lien Facebook où elles sont toutes reproduites en assez bonne résolution.
Vous pouvez vous faire une idée de l'ensemble de cet album via cette vidéo :
1 Avril 2019
Un texte inédit de Léonard de Vinci retrouvé à Avignon
Publié le 1 Avril 2019 @ 00:01:00 , contient 1085 mots
Décidément, l'imminence des grandes expositions internationales destinées à commémorer le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci a boosté les musées et les équipes de chercheurs. Depuis un an, il ne s'est guère passé de semaine sans que l'on annonce la découverte de nouveaux documents ou d'œuvres en rapport avec le maître. On retiendra tout particulièrement dans cette catégorie les travaux ayant permis d'avoir enfin la quasi certitude que "La Joconde dénudée" que conserve le château de Chantilly est bel et bien, au moins pour partie, des mains du célèbre génie.
Ainsi, une fort discrète réunion de conservateurs parmi les plus compétents du monde s'est déroulée samedi 30 mars au Palais des Papes d'Avignon. C'était la raison réelle pour laquelle il était impossible d'accéder au centre-ville d'Avignon samedi, la direction des Gilets Jaunes ayant donné son consentement pour y organiser une fausse manifestation. Motif de cette réunion secrète ? Donner le dernier feu vert avant l'annonce officielle de la prodigieuse découverte, réalisée à Avignon il y a quelques mois, d'un manuscrit rédigé par Léonard de Vinci. Et cela avant son départ pour la fabuleuse exposition qui se déroulera au Louvre du 24 octobre 2019 au 24 février 2020.
Voici tout d'abord une photographie de cet inestimable document, qui nous a gracieusement été communiquée par le CIRI, organisme chargé de son analyse et des opérations de traitement destinées à en assurer la préservation physique (dépoussiérage, ionisation anti-moisissures, etc.).
© 2019 CIRI, Clos Luçay. Reproduction interdite sans autorisation.
Il a fallu de longs mois pour que les experts parviennent à comprendre ce texte car on sait que l'écriture de Léonardo est non seulement extrêmement difficile à déchiffrer, dans une langue matinée d'italien et de français, mais aussi parce qu'il utilisait des codes secrets à clés multiples. Des spécialistes du renseignement militaire ont d'ailleurs été appelés à la rescousse et c'est l'un d'entre-eux, le général Chalençon, qui est finalement parvenu à « craquer » le code (beaucoup plus compliqué en réalité que dans la fantaisie littéraire de Dan Brown).
Mais avant de vous en révéler un court extrait (car le CIRI réserve la publication intégrale pour le catalogue de l'exposition du Louvre), il faut révéler les circonstances de cette découverte providentielle. Le parchemin dormait en effet depuis environ deux siècles dans la bibliothèque de l'Académie de Vaucluse – dont on méconnait toute la richesse – et il y dormirait encore si ce n'était la curiosité proverbiale de son bibliothécaire, Monsieur C. Harvet. Au cours de travaux de classement, quelle ne fut sa surprise de trouver un document non inventorié, entre un parchemin juridique carolingien et une collection de monnaies chinoises rassemblée en 1889 par Joseph Eysséric, un Carpentrassien géographe, explorateur et peintre. On imagine aussi la stupéfaction lorsqu'ayant consulté un de ses collègues de l'Académie de Vaucluse, Monsieur T. Homas, grand spécialiste des archives, ils constatèrent, incrédules, qu'il s'agissait d'un texte rédigé par Léonard de Vinci lors de son trop bref séjour à Avignon (lors de son voyage à dos de mule entre l'Italie et la cour de François 1er), du 31 mars au soir au 2 avril 1516 au matin.
Que nous apprend ce texte en grande partie autobiographique de Léonard ? Eh bien tout d'abord que celui-ci était à la recherche du tombeau de Camelopardus, le mystérieux premier évêque d'Avignon. Pourquoi ? Eh bien parce que une légende locale faisait de lui le fondateur d'une société secrète qui aurait disposé des fabuleux secrets du roi Salomon ! N'ayant rien trouvé, le grand Vinci se tourna alors vers un érudit local, le Révérend Père d'Iguier (fondateur de l'église Saint-Agricol), afin de recueillir de sa bouche ce que lui-même avait reçu en confession ou lors des interrogatoires lorsqu'il officiait pour le tribunal de la Sainte Inquisition : les rites impies, sacrilèges et superstitieux des Compagnons de la Dive Bouteille, société secrète composée exclusivement d'artisans qui sévissait aussi bien dans les territoires de la couronne de France que dans les enclaves pontificales.
Comme le fait aujourd'hui Monseigneur Cattenoz (cf. son Encyclopédique de la franc-maçonnerie, éd. du Moniteur), Léonard voyait dans cette organisation les prémisses d'un ordre social susceptible de se passer de la hiérarchie de l'Église catholique. Ainsi, leur cri de ralliement était-il, en avance de plusieurs siècles, « Liberté ! Égalité ! Fraternité ! » mais, sous prétexte d'humanisme, ils travaillaient en réalité sans cesse à saper les fondements et remparts de la cité papale. On saisit parfaitement cette perversité dans l'extrait suivant de leur Code de 1495 que divulgue Léonard de Vinci dans son étude :
« Dans les villes où l'église catholique possède des temples, les sections locales des Compagnons de la Dive Bouteille s’adresseront d’une façon officielle aux curés des églises pour obtenir la mise à leur disposition de ces bâtiments qui sont préférables à tous autres par leur disposition particulière qui est la copie de ce que doivent être nos ateliers symboliques, offrant toute la sécurité indispensable aux travaux de réception et possédant un matériel qui peut être avantageusement utilisé au profit de nos cérémonies. »
Quels étaient les rites mystérieux des Compagnons de la Dive Bouteille ? Avec l'autorisation du CIRI, voici quelques phrases du catéchisme d'initiation figurant sur le parchemin de Vinci :
« Le Grand Tire-Bouchon [note du transcripteur : c'est le titre symbolique et un peu ridicule que porte le chef de la section locale] : — Compagnons de la Dive Bouteille ici présents, si nos nouveaux frères devenaient parjures, que mériteraient-ils ?
Tous répondent d’une voix sombre : — La mort !
Le Grand Tire-Bouchon : — Puisque vous avez confiance en leur parole ainsi qu’en leurs parrains, que demandez-vous pour eux ?
Les Compagnons de la Dive Bouteille répondent d’une voix moins forte et plus douce : — La Lumière !
Le Grand Tire-Bouchon : — Que la lumière leur soit accordée et vous tous, Compagnons de la Dive Bouteille, à votre devoir qui est de boire.
Ils boivent tous les trois coups convenus et au troisième… [la suite, d'une sauvagerie terrible, pourra être lue dans le catalogue de l'exposition Léonard de Vinci au musée du Louvre] »
L'emblème de la Dive Bouteille dessiné par Léonard de Vinci pour son ami François Rabelais. Gravure sur bois de l'édition princeps de 1519.
Tous les membres de l'équipe de rédaction de www.compagnons.info sont fiers et émus d'avoir été associés à l'annonce de cette prodigieuse découverte qui unit la grandeur de Léonard de Vinci à l'histoire avignonnaise. Nous tenons à remercier plus particulièrement l'Académie de Vaucluse et le professeur Jones, du cabinet Gilles & Jones, qui s'était déjà illustré avec la découverte du tombeau de Camelopardus, premier évêque d'Avignon.
Ajout du 2 avril 2019 : Je remercie le fidèle public de mes poissons d'avril ! Car vous l'aurez tous compris : cette prodigieuse découverte est une farce. Toute ressemblance avec des personnages et des faits réels ne peut être que fortuite…