[Collectif]

ÉTUDES SUR LES MARQUES AU QUATRE DE CHIFFRE

Format 19 x 28,5 cm, broché cousu, 176 pp., plus de 500 reproductions de marques. Tiré à 500 exemplaires sur beau papier ivoire.

Prix : 58 euros

Il s'agit d'un recueil regroupant la réédition en fac-similé de deux études classiques de Paul Delalain (Au sujet du chiffre quatre dans les marques d'imprimeurs et de libraires, 1892) et de Léon Gruel (Recherches sur les origines des marques anciennes qui se rencontrent dans l'art et l'industrie du XVe au XIXe siècle par rapport au chiffre quatre, 1926) et l'édition d'une étude complémentaire par Jean-Michel Mathonière (Remarques à propos du « Quatre de chiffre » et du symbolisme géométrique dans les marques de métiers).

Si la dimension chrétienne du « quatre de chiffre » ne semble faire aucun doute, il n'en demeure pas moins que de nombreuses marques sont susceptibles de lectures plus « ésotériques », et que ce symbole a pu servir en certains cas de signe de reconnaissance entre les membres de sociétés initiatiques. On sait que, précisément, la géométrie occupe une place prépondérante dans certaines de ces sociétés. Cette dimension particulière fournit la clef de l'énigme et fait l'objet de l'étude de J.-M. Mathonière, qui constitue en même temps une approche de l'aspect le plus fondamental du « Trait » des bâtisseurs.

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COMPTE RENDU :

[…] Paul Delalain fut le premier à attirer l'attention sur cette curieuse marque à la fin du XIXe siècle. Mais c'est le travail de Léon Gruel qui constitue la première étude vraiment approfondie sur le sujet. Il s'agit d'abord et avant tout d'un recueil de marques, dont l'auteur présente plusieurs centaines d'exemples, classées par métiers (tailleurs de pierre, sculpteurs, peintres, graveurs, marchands, verriers, papetiers, mais les imprimeurs et les libraires sont les plus nombreux), puis par type de support (tapisseries, faïences…). L'édition très soignée du volume met en valeur cette iconographie abondante et superbe. Delalain, comme Gruel, voient essentiellement dans ces marques un jeu pictural et symbolique sur le thème de la croix chrétienne.

Cependant l'aspect symbolique n'est pas l'objet majeur de leurs recherches, aussi l'étude de Jean-Michel Mathonière apparaît-elle, après l'article de René Guénon, comme la première véritable tentative d'élucidation. Tout en faisant siennes les interprétations qui voient dans la croix l'élément central du quatre de chiffre, l'auteur enrichit cette approche par des développements particulièrement heureux, fondés sur l'analyse géométrique du symbole et « l'Art du Trait » opératif. Ce point de vue permet d'approcher une dimension plus ésotérique des marques. Enfin, il faut souligner la qualité de réalisation du livre qui en fait presque un objet bibliophilique.

Pierre Déquerre
in Renaissance Traditionnelle n° 103-104
et Lettre de l'Institut d'Étude et de Recherche Maçonnique (IDERM)