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Sommaire des biographies de Compagnons |
Ci-dessous, la
curieuse façade du 117 de l'avenue Jean-Jaurès
à Rives (Isère). Au-dessus de la niche, un écu porte la date de réalisation, 1862, et la lettre B à l'intérieur de laquelle on trouve les autres lettres formant le nom complet BLANC. Planche XX du Traité élémentaire
de la coupe des pierres de Simonin (1792), un des grands
classiques du sujet au XIXe siècle. Agrandir
l'image. Cette planche illustre la construction d'une
trompe saillante identique à celle réalisée
par François Blanc. Planche VIII du Traité élémentaire
de la coupe des pierres de Simonin (1792). |
François Blanc (1795-1874) Chapitre 1 La niche au-dessus de la porte d'entrée est toute entière consacrée au compagnonnage. Au centre, François Blanc s'est portraituré entre deux branches de laurier, accompagnées du compas et de l'équerre entrecroisés, emblème général du compagnonnage. Voir un agrandissement de l'autoportrait. La superposition de la photographie des années 1840 à ce portrait ne laisse aucun doute quant à l'identité, malgré sa facture quelque peu naïve et la différence d'âge (et l'absence ou la présence de la moustache) : le bas du visage, avec son menton caractéristique, est tout à fait le même ; le haut du visage est moins ressemblant mais il faut aussi tenir compte de la différence des angles de vue entre les photographies.
Le reste de la niche est occupé par une maquette d'édifice qui se révèle être un véritable « chef-d'uvre » de stéréotomie. Il ne s'agit pas d'un bloc sculpté en forme d'édifice, mais bel et bien de l'assemblage de petites pierres exactement taillées. On sait que les Compagnons tailleurs de pierre des deux rites ne pratiquaient pas pour leur Réception, à la différence d'un grand nombre d'autres sociétés compagnonniques, l'exercice du chef-d'uvre. Mais la réalisation de maquettes faisait partie de leur activité professionnelle et certains ne dédaignaient pas y occuper leurs loisirs. Cependant, l'exemple de François Blanc est tout à fait exceptionnel puisqu'il s'agit, à l'heure actuelle, du seul « chef-d'uvre » de stéréotomie de Compagnon Étranger qui soit inventorié et aussi du seul qui ait été conçu pour être ainsi exposé à la vue du public. Les quelques autres pièces de ce type qui sont connues, proviennent de Compagnons Passants et avaient été réalisées pour être exposées à l'intérieur. Le blason des Compagnons
Étrangers tel qu'il figure sur le livre de J. Baudassé
La stéréotomie ou « art du Trait » ou encore « coupe des pierre » est une technique de géométrie descriptive permettant de tracer les gabarits d'une pierre à tailler, quelle que soit sa complexité. Si la réalisation d'un bloc parrallélipédique ne pose pas de difficulté particulière pour un homme du métier ! , il n'en va en effet pas de même lorsqu'il s'agit, par exemple, d'un voussoir d'arc venant s'inscrire dans un mur courbe. Cet « art du Trait » fut durant des siècle l'apanage des Compagnons tailleurs de pierre, charpentiers et menuisiers qui s'en transmettaient jalousement les arcanes. En l'occurrence, François Blanc était manifestement passionné par l'appareillage des « trompes ». C'en est une, conforme au modèle le plus général, qui surmonte son autoportrait et elle est elle-même surmontée d'une main qui tenait autrefois un fil à plomb qui devait retomber soit à la hauteur de ses yeux (avoir le compas dans l'il, c'est bien, mais que tout soit d'aplomb, pour un bâtisseur, c'est mieux !) soit à celle du compas et de l'équerre entrecroisés. Voir gros plan de la trompe et de la main. L'édifice central est par ailleurs essentiellement constitué par des appareillages de portes en angle. L'angle gauche du bâtiment est arrondi, tandis que celui de droite est d'équerre. Sur deux niveaux, François Blanc a étudié à chaque fois des appareillages différents pour « racheter » le passage du sommet des portes aux parois des murs. L'appareillage des voussoirs prend alors soit la forme de trompes, soit une forme qui y est apparentée. Sur les côtés et au fond de la niche, François Blanc a également multiplié les exemples d'appareillages. On citera juste comme exemple « simple » celui d'un arc rampant, un grand classique de l'époque que l'on rencontre souvent dans l'architecture des aménagements ferroviaires. Là encore, le Compagnon tailleur de pierre l'a combiné à diverses difficultés et, à nouveau, à des trompes. Le Traité
théorique et pratique de l'appareil et de la construction
des ponts-biais Un article ultérieur, qui sera publié dans une revue « papier », fera l'inventaire et l'étude détaillée de tous les appareillages mis en uvre par François Blanc. Leur exécution sera confrontée aux traités de stéréotomie en usage à cette époque et à divers exemples pris dans l'architecture de la région.
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